vendredi 22 octobre 2010

Vendredi, 22 octobre, 17h à Louxor

Ce matin, on avait réservé une belle surprise pour les gens du groupe : du beurre d’arachide Kraft pour tout le monde au déjeuner! Oh, que les Québécois étaient contents de retrouver les deux petits nounours familiers… Même si la nourriture est bien bonne sur le bateau, ça fait du bien au moral, après une semaine loin de chez soi, de retrouver un aliment familier. C’était le cas ce matin.
Encore un départ tôt, à 7h, pour aller visiter les temples de Karnak. Il faisait presque frais ce matin lorsqu’on est sorti du bateau. Ce n’était plus le cas à 10h quand on est repartis.
On parle DES temples de Karnak car il y en a 5 sur le même site. C’est vraiment immense, une superficie de 30 hectares entourée par une seule et même muraille. De tous les temples que nous avons vus jusqu’à maintenant, ce sont les plus grands, les plus étendus.
Le mot « karnak » signifie « ville fortifiée » en arabe. La construction s’est échelonnée sur 2000 ans sans arrêt et lorsque les traces de ces temples ont été découvertes, les gens ont cru qu’il s’agissait d’une ville. A elle seule, la piscine laisse croire qu’il y avait plusieurs personnes puisque ces étendues d’eau servaient habituellement à la purification des prêtres. Elle est tellement grande (120 mètres par 80 mètres et 3 mètres de profondeur) qu’elle peut laisser croire qu’il y avait au moins 3000 prêtres, peut-être même jusqu’à 20 000 selon certaines études. À titre de comparaison, une piscine "olympique" mesure 25 mètres par 50 mètres...
C’est dans ces temples qu’on a pu voir des rampes extérieures qui nous aident à comprendre un peu comment ces édifices pouvaient être construits à cette époque; les rampes datent du 4e siècle av. J-C (donc 2400 ans). On voit que les gens apportaient du gravier et de la pierre contre les murs et pouvaient ainsi emmener les autres pierres à la hauteur du mur, et ainsi de suite.
A un certain endroit, on voit la statue de Ramsès II avec l’une de ses femmes. Il aurait eu apparemment 167 enfants… C’était un mégalomane, il voyait les choses en grand et il a contribué largement à toutes ces constructions. « Think big », ça doit venir de lui (et non de Régis Labeaume…)
L’un des temples compte 134 colonnes qui forment un genre de basilique. La majorité ont 19 mètres de haut, mais certaines ont jusqu’à 23 mètres et forment la nef centrale. C’est vraiment surprenant de voir encore toutes les couleurs originales (elles n’ont jamais été retouchées) qui ornent les plafonds et le haut de ces colonnes. Évidemment, on voit aussi des hiéroglyphes un peu partout. C’est d’ailleurs grâce à tous ces signes encore très bien visibles que les égyptologues peuvent aujourd’hui comprendre un peu mieux comment s’est déroulée l’histoire au fil des siècles.
C’est bien dommage car à cause de la nappe phréatique qui menace de plus en plus le sol, on prévoit que d’ici une cinquantaine d’années (c’est vraiment bientôt!), ces temples risquent d’être détruits par l’eau et de disparaître.
Une certaine section du site est appelée « jardin zoologique » car on peut voir plein d’animaux et de plantes dessinés sur les murs. C’est le roi Napoléon (Thotmosis III), le super guerrier dont on avait visité le tombeau plus tôt cette semaine, qui a fait construire ces murs, en souvenir des animaux et des plantes qu’il avait vus au cours de ses nombreux voyages. On a même reconnu un chevreuil!!
Juste avant de sortir du site, on a eu le bonheur de pouvoir se garantir de nombreuses années de bonheur et de chance : il y a un gros monument représentant le scarabée et il paraît que ça porte bonheur de faire 7 fois le tour de ce monument, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre… Le scarabée représente l’existence (la vie) et le soleil : il possède les deux sexes et il représente le disque solaire.
Après cette super visite, nous avons repris le bus pour nous rendre dans une fabrique de papyrus. Cette plante ne poussait plus en Égypte depuis les années 1100, mais la tradition orale est demeurée. En 1956, un médecin égyptien qui s’était rendu en Chine à un colloque sur le papier a entendu parler de cet art pourtant égyptien. Il a consacré dix années à l’étude de la fabrication de ce papier et il a « réinventé » une technique pour fabriquer un papier semblable, avec les moyens de l’époque. Une employée de la fabrique  nous a fait une démonstration pour nous expliquer brièvement la fabrication. On épluche la tige de la plante et on la coupe ensuite en minces tranches, sur la longueur. Ces tranches sont ensuite écrasées au pilon puis aplaties au rouleau à pâte. On place ensuite les bandes l’une à côté de l’autre, puis on en met d’autres en sens inverse, mais on ne les entrecroise pas. On mouille tout ça et on laisse ensuite sécher sous presse pendant quelques jours. Ça donne un papier qui a un peu l’aspect du rotin (beige pâle), mais qui est incassable et indéchirable. Si on veut qu’il devienne plus brun, on le laisse sécher au soleil. Ça, c’est la technique pour le papyrus original. Les « copies » se font également avec des feuilles de bananiers ou de canne à sucre.
Aujourd’hui, il y a un endroit dans les environ de Guizèh où on cultive une trentaine d’hectares de cette plante pour la fabrication du papyrus. Depuis le début des années 1990, l’Egypte compte environ 200 fabriques.
Le papyrus est ensuite envoyé dans des écoles de peintres qui y dessinent différentes illustrations représentant des scènes et des personnages anciens.
Évidemment, partout où on a ce type de démonstration pour la fabrication de quelque chose, on a ensuite la possibilité d’en acheter. On en a acheté un qui représente Tutankhamon.

Par la suite, le groupe s’est séparé; une partie retournait sur le bateau en autobus et l’autre partie partait en calèche, c’était une excursion optionnelle. On était seulement deux par calèche. Pour 20$, on a eu une ballade d’environ une heure et quart dans les quartiers de Louxor. On est d’abord passé devant l’allée des sphinx qu’on avait vue le soir en début de semaine. On a aussi emprunté des petites ruelles étroites dans un quartier très pauvre de la ville. On a ensuite traversé des champs de maïs et de canne à sucre, et pourtant, on n’était encore dans la ville. Puis on est passé dans les souks locaux, non touristiques, là où les résidents font leurs achats. C’était dépaysant de voir cela. De chaque côté de la ruelle piétonnière, des boutiques de vêtements, de couvre-lits, de souliers, mais aussi des cages avec des poules vivantes, d’autres avec des petits poussins, des kiosques où des pièces de viande étaient suspendues, des tables avec des saucisses, des étalages de poissons frais avec un vendeur derrière qui balance un bout de carton en guise d’éventail pour éloigner les mouches… C’était vraiment super de faire cette promenade en calèche car on était dehors, on entendait les sons, on pouvait humer (humm…) les odeurs, plusieurs enfants nous envoyaient la main et nous faisaient des beaux sourires. En fait, on a tous été surpris par l’attitude des gens, ils étaient sympathiques. Et puisque c’était pratiquement l’heure du dîner, on avait aussi droit aux prières musulmanes qui étaient diffusées dans les hauts-parleurs des mosquées environnantes. Vraiment dépaysant!
La ballade s’est poursuivie dans d’autres quartiers de la ville un peu moins pauvres, on pouvait voir la différence, en un seul coin de rue. Tout à coup, les immeubles étaient plus beaux, les balcons peints, les murs en couleurs et les portes décorées. Bref, cette ballade a été très intéressante car elle nous a permis de voir différents styles de vie et de voir de très près la vie des Égyptiens.
Retour sur le bateau pour le dîner et visite d’une bijouterie en après-midi. Beaux achats de bijoux en or et en argent à faire à cet endroit.
Ce soir, c’est notre dernier souper sur le bateau. On fait les valises car nous partons en bus demain pour trois jours de plage à Hurgada. Ouf… repos des visites culturelles pour quelques jours.

jeudi 21 octobre 2010

Jeudi, 21 octobre, 18h

Aujourd’hui, journée libre, et même pas de réveil ce matin, youppi! Le déjeuner était tout de même servi entre 8h et 9h. On a pris du soleil sur le pont ce matin, la piscine était pas mal populaire avec la chaleur qu’il fait. Un soleil de plomb! Après le dîner, le bateau reprenait la navigation alors personne n’a mis le pied à terre de toute la journée. Cet après-midi, on avait l’occasion de visiter la salle des machines du bateau. Vraiment très chaud, un peu suffocant, ça sent le fuel à plein nez. Et pas très propre… mais ça, on s’y attendait pas mal.
En général, ce n’est pas très propre sur le Nil. En fait, pas propre du tout. En navigation, on voit plein de cochonneries qui flottent et lorsqu’on est à quai, ce n’est pas rare de voir des choses qui tombent des bateaux. Pas de là à dire que les bateaux jettent les vidanges par-dessus bord… mais pas loin. En tout ca, on a de sérieux doute sur les eaux usées. Mais on n’a pas vu de résidus de toilette. Mais lorsqu’on est amarré, ça sent le fuel et il y a toujours des fumées noires qui s’échappent des bateaux. Avec la chaleur du jour, c’est vraiment insupportable!
On est aussi allé visiter la capitainerie. Ça n’a pas l’air très moderne, le capitaine dirige le gouvernail avec son pied et ça semble pas mal cool… Le bateau navigue à environ 15 km à l’heure et le Nil a une profondeur qui varie de 3 à 8 mètres, selon ce que nous disait le capitaine. Il paraît que le bateau a une valeur d’environ 20 à 40 millions de livres égyptiennes (4 à 8 millions $). Mais il nécessite sans doute pas mal de rénovations.
Ce soir, on doit avoir une soirée égyptienne, costumée. J’ai hâte de voir ça….

Mercredi, 20 octobre

Je n'ai pas encore mis de photos sur le blogue, la connexion internet est trop lente. Peut-être que ça viendra plus tard...
Départ à 7h30 ce matin en felouque. On sortait du bateau et on marchait environ 5 minutes sur le bord du Nil pour aller embarquer dans une felouque. C’est une espèce de gros bateau à fond plat avec des bancs tout autour pouvant contenir une quarantaine de personnes, donc tout notre groupe. Il a une voile, mais aussi un moteur. En fait, on croit que la voile, c’est davantage pour le look car le moteur a fonctionné tout le temps.
On a navigué pendant environ une demi-heure pour se rendre sur l’île Kitchener pour visiter le Jardin botanique. Celui-ci contient environ 3000 arbres et plantes qui proviennent de plusieurs endroits au monde. C’est vraiment bien aménagé et un côté de l’île offre un beau paysage sur le désert. Encore là, beaucoup de vendeurs nous attendaient à la sortie, juste avant de remonter dans la felouque. Deux vendeurs sont d’ailleurs venus avec nous et ont profité de la ballade pour étendre toutes leurs pacotilles sur le sol. J’ai tout de même acheté deux petits bracelets pour quelques dollars, petits souvenirs de l’Egypte.
La felouque a continué sa navigation et nous avons fait le tour des îles Éléphantines. Sur les rochers, on pouvait voir notamment des hiéroglyphes qui datent de 2500 ans av. J-C. C’est impressionnant de voir que ces signes résistent aux intempéries au fil du temps.
On est revenus au bateau vers 10h et une partie du groupe prenait le bus pour aller visiter le temps d’Abu Simbel : trois heures de bus pour y aller, deux heures de visites et trois heures pour le retour. Ils dînaient en route avec un lunch qu’ils s’étaient apporté (préparé par le bateau). Le reste du groupe avait « quartier libre » (expression de Georges) pour le reste de l’après-midi.
Nous, on est resté au bateau et on est allé visiter les souks avec une dizaine de personnes du groupe en fin d’après-midi. Une vingtaine de minutes pour y aller, une belle petite marche qui se faisait bien malgré la chaleur, puisque le soleil est rendu pas mal bas à cette heure de la journée. Ici, le soleil commence à se coucher vers 17h45, et quand il commence à descendre, ça se fait rapidement, à peine une quinzaine de minutes et il est complètement disparu. On fait quand même des belles photos à partir du pont du bateau, on voit le soleil se coucher à tous les soirs sur le Nil, parfois dans le désert, en fonction des endroits où nous sommes. Merveilleux!
Les souks d’Assouan sont très agréables à faire. On a passé environ une heure et demie, et j’y serais bien restée encore davantage… Les vendeurs sont assez insistants, mais tout de même gentils en général. Mais il faut négocier beaucoup… Nous avons acheté un papyrus (un genre de papier fait avec des feuilles d’arbres de papyrus et sur lequel sont imprimées des illustrations diverses). Celui qu’on a acheté présente des pharaons. Le vendeur a commencé son prix à 1200 livres égyptiennes et nous l’avons eu pour 100… après être partis de la boutique, bien sûr, et avoir marché plusieurs pas dans la rue, durant lesquels le vendeur baissait graduellement son prix et que je répétais inlassablement « trop cher ». Nous avons aussi acheté une nappe et un t-shirt, que nous avons aussi négocié au maximum.

Mardi, 19 octobre

Départ à 7h ce matin pour aller visiter les Hauts barrages d’Assouan, le troisième plus gros barrage au monde après celui du Mexique et de la Chine. Il a été construit par les Anglais et inauguré en 1971. Il mesure 3600 mètres de long, 980 mètres de largeur à la base et 42 mètres au sommet et 111 mètres de haut. Il contient 42 millions de mètres cubes de pierre (soit 17 fois plus que la pyramide de Khéops). Il a donné du travail à 35 000 personnes, mais 431 sont décédées durant les travaux. Le barrage contient 180 ouvertures pour le passage de l’eau pour la production d’électricité. Il fournit environ 11% de toute l’électricité de l’Egypte. Sa construction a cependant apporté quelques désavantages. Il y avait autrefois beaucoup de limon dans le Nil qui se transformait en engrais chimique sur les terres des paysans, ce qui n’est plus le cas aujourd'hui. De plus, il n’y a pratiquement plus de poissons dans le Nil en bas du barrage, et plus de crocodiles non plus. Il paraît qu’il y en a par contre 20 000 dans le haut du barrage, soit dans le lac Nasser. Ce lac, conséquence du barrage, a aussi eu un effet sur les changements climatiques de la région. Cette grande étendue d’eau produit beaucoup d’humidité, même si l’air est généralement sec, et cette humidité nuit à la conservation des ruines.
Le barrage a par contre amélioré la stabilité du niveau du Nil et permet maintenant le passage de bateaux à fond plat, ce qui est très bon pour le tourisme. La preuve : nous sommes présentement sur l’un de ces bateaux.
L’Égypte compte une superficie de 1 million de kilomètres carrés, dont seulement 6% est habitée. L’autre 94%, c’est le désert! La population augmente très rapidement, on compte actuellement 84 millions d’habitants et on prévoit qu’il y en aura 150 millions en 2050.
Après le barrage, qui se trouve juste au début du désert, nous sommes revenus en ville et nous avons visité une fabrique d’essences de parfum. L’Egypte est l’un des principaux fournisseurs d’essence de parfum dans le monde, notamment pour l’Europe et les parfums connus : Calvin Klein, Chanel, Hugo Boss et autres grandes marques. Il y avait aussi un souffleur de verre qui fabriquait les petites bouteilles, rien en bas de 40 $. On a pu sniffer toutes sortes d’essences : menthe poivrée, eucalyptus, musc, fleur de lotus, etc. Intéressant, mais rien pour se tirer par terre…
En après-midi, il y avait une excursion facultative, la visite d’un village Nubien. Le peuple  Nubien est le peuple traditionnel de l’Egypte par sa façon de vivre et ses coutumes. On a aussi vu et traversé les terres des paysans qui vivent de l’agriculture. Il n’y a que 10% de palmiers et la plupart des arbres sont des manguiers. Un manguier peut rapporter 2000 $ par année au paysan, ce sont des gens assez en moyens, mais ils ne le démontrent pas. Pour eux, l’important n’est pas d’avoir la télé au plasma ou des vêtements griffés, ils sont plutôt portés à acheter d’autres animaux quand ils en ont les moyens.
On a vu comment ils parvenaient à puiser l’eau, avec une grande roue appelée « sekia ». Elle est actionnée par des vaches qui font tourner le manche en avançant. C’est une race particulière, des vaches intelligentes et très bien traitées. Deux tours de roue suffisent à produire un mètre cube d’eau.
On a traversé le petit village à pied et on s’est rendu dans une école. Les enfants vont à l’école seulement le matin, les classes se terminent vers 14h, alors il n’y avait personne. Les deux maîtresses d’école étaient à l’extérieur, dans la cour, et nous regardaient pendant que le guide nous donnait des explications. C’était drôle car elles se parlaient entre elles et riaient beaucoup. On avait vraiment l’impression qu’elles nous examinaient et passaient des commentaires soit sur nos habillements ou nos façons de faire, mais en tous cas, elles avaient l’air de rire de nous… Pas grave, ça nous faisait rire aussi…
George en a profité pour nous expliquer le système scolaire pendant qu’on s’était tous assis aux pupitres des enfants dans la petite classe. C’est une bonne idée, bon concept. Il donnait même des exemples en écrivant au tableau, ça faisait vraiment petite école.
En Egypte, l’école est obligatoire à 6 ans et il paraît que les élèves performent bien… c’est après que ça se gâtent. Si bien que 30% de la population est analphabète et 50% de la population a moins de 24 ans; c’est énorme. Le système d’éducation est basé sur le « par cœur » et les étudiants n’apprennent pas vraiment à faire de la logique, ils doivent tout apprendre par cœur. Ce qui expliquent qu’ils ont ensuite beaucoup de difficulté dans le concret et que ça ne fait pas nécessairement des bons travailleurs capables d’appliquer les notions apprises.
L’alphabet arabe est très difficile à maîtriser, beaucoup plus que le français, même s’il ne compte que 24 lettres. Il y a aussi des signes sous les lettres, un peu comme nous on en a au-dessus des lettres (les points sur les i, les barres sur les t ou les accents sur les a et les e). Mais contrairement à nous pour qui ces signes ne veulent rien dire, pour eux ces signes représentent également une conjugaison différente. Si bien que ça totalise environ 700 signes différents. De plus, les verbes se conjuguent différemment s’ils sont au masculin ou au féminin, de même que les pronoms : par exemple, le « tu » se conjuguent différemment s’il s’agit d’une femme ou d’un homme. Alors qui a dit que l’apprentissage du français était compliqué?...
Lorsqu’ils sont rendus à choisir l’université (faible pourcentage de gens qui se rendent là à cause des coûts élevés), le choix des matières est lié aux notes globales. Par exemple, la médecine peut exiger 97%, un autre domaine un autre pourcentage et ainsi de suite. Les gens n’ont donc pas vraiment le choix de se diriger dans le domaine qu’ils désirent, ils doivent y aller en fonction de leurs notes. Par conséquent, il y a beaucoup de cours de rattrapage qui sont donnés pour améliorer les notes, mais il semble qu’il y ait là aussi beaucoup de corruption, les professeurs donnant des notes basses pour pouvoir donner des cours de rattrapage. En Egypte, le coût consacré à des leçons particulières est d’environ 30 milliards de livres égyptiennes (on divise par 5 pour le $) par année.
Nous avons également appris l’origine des chiffres arabes, pourquoi ils s’écrivent comme on les connaît aujourd'hui. En fait, les chiffres qu’on écrit maintenant en rond devraient être écrits en angle : le chiffre 1 s’écrit avec la petite barre vers la gauche dans le haut, ce qui fait un angle. Le 2 devrait être écrit comme un Z, ce qui fait 2 angles. Et le 3, de la même façon, ce qui fait 3 angles. Ainsi de suite. C’était vraiment passionnant, ce cours d'écriture!
Après notre cours privé à la petite école, on est allé visiter une maison de « vrais » Nubiens. Ils nous ont laissés entrer dans les chambres, la cuisine et le salon. Et ils nous ont servi des gâteaux avec de la mélasse et avec un fromage de chèvre mélangé à des épices qui goûtaient un peu le fromage bleu. Avec un thé d’hibiscus; ça, c’est vraiment bon, je veux en rapporter pour faire goûter aux gens du Québec, on devrait s’arrêter dans une épicerie au cours des prochains jours.
Après la visite du village, il était près de 17h et on est monté sur une colline dans le désert pour voir le soleil qui se couchait sur une montagne de sable. C’était drôle car pour se rendre dans le haut de la montagne, avec nos jeeps Toyota, il y a 4-5 enfants du village qui sont montés sur le pare-choc arrière pour faire la promenade. Le chauffeur a eu beau leur crier de descendre, les petits gars (oui, tous des gars…) sont restés accrochés quand même et rigolaient. Ca roulait un peu vite, ils se faisaient brasser un peu, mais ils trouvaient ça drôle. Nous, on était assis dans la boîte du pick-up (8 ou 9 par véhicule). Belle promenade!
À cet endroit, le sable du désert était plutôt rougeâtre. C’est le désert lybique (du côté de la Lybie) puisqu’on est du côté est du Nil; de l’autre côté c’est le désert arabique (Arabie). J’ai ramassé une roche du désert, tout comme Don en avait ramassé une de la Vallée des Rois… chut, on ne le dit pas…  

Lundi 18 octobre, 11h

Ce matin, encore un lever tôt car on partait à 7h pour aller visiter le temple d’Edfou. Sur terre, devant le bateau, des calèches nous attendaient pour nous emmener au temple. On est loin des belles calèches top confort de Québec. Et ceux qui croient que les chevaux de Québec sont mal traités à 25 degrés l’été, ils n’ont pas vu les maigres chevaux d’ici à 35 degrés… Mais bon, on n’est pas ici pour changer le pays…
Le temple d’Edfou est l’un des trois temples grecs (et non égyptiens) qu’on visitera d’ici demain, avec celui de Kom Ombo et de Philae. Ils datent de 3 siècles av. J-C (donc environ 2300 ans!).Ce temple peut maintenant être visité, mais lorsqu’il a été découvert, il était ensablé jusqu’à mi-hauteur. La façade mesure environ 35 mètres, mais on dirait qu’elle est beaucoup plus haute que ça. En fait, les façades étaient construites en angle (légèrement plus étroit dans le haut qu’à la base) et le haut est légèrement incliné vers l’intérieur. Donc quand on le regarde, ça donne une perspective, une impression d’infini. C’était encore là conforme aux croyances qui allaient vers l’infini.
Dans les temps gréco-romains, les illustrations faites en bas-relief (gravées) sur les murs montrent des personnages avec de l’expression, contrairement à ce qu’on voyait dans les temples des pharaons où les personnages n’avaient pas d’expression, donc une allure d’infini. C’est assez particulier aussi d’examiner comment sont dessinés les personnages, de façon à ce qu’on voit bien les formes et les expressions. Par exemple, on voit le visage de profil (on voit bien l’oreille), mais plutôt que de voir seulement le côté de l’œil, on le voit complètement. On voit aussi assez bien le sourire. On voit aussi les colliers comme si on les voyait de face, de même que le buste et même le nombril. Mais les cuisses et les jambes sont de profil, pour qu’on voit bien les formes. Et les pieds complètement de côté. Et lorsque les mains tiennent quelque chose, on voit les doigts comme de face, on les distingue très bien. On comprend que l’important n’était pas de reproduire exactement la réalité, mais de démontrer l’expression, les sentiments. Et le guide nous expliquait aussi que les gens n’adoraient pas les dirigeants ou les animaux, mais qu’ils les aimaient plutôt pour leurs caractéristiques (force, courage, gaité, etc.).
Ce voyage-là, c’est un vrai cours d’histoire!
Au moment où j’écris ces lignes, le bateau a repris la navigation sur le Nil et je suis assise à côté de la fenêtre. Je n’en crois pas mes yeux devant ce que je vois, je me croirais le long de la rivière Saint-Charles à Québec, il y a une dizaine d’années : un mur de roches et de ciment est construit de chaque côté du Nil, avec des résidences très près, des accès par escaliers à différents endroits et une belle promenade tout le long. Et des maisons en construction… ou en démolition, je ne sais pas trop, car personne n’y travaille. (j'apprendrai, plus tard durant le voyage, que ces murets sont construits pour éviter l'érosion des sols, lors de la crue du Nil... ben oui, j'aurais dû y penser!)
Bon, je vais aller faire un somme…

Dimanche, 17 octobre, 22h (16h au Québec)

Bon, enfin, on peut se connecter à Internet. Pas accessible ou pas abordable, mais notre guide vient de nous laisser sa clé Internet pour les vacances… il est super fin, merci Georges, nos amis Québécois t’en sont reconnaissants!
Le voyage Québec-Le Caire s’est bien déroulé, mais… c’est loin! Au total, 24 heures de  trajet : départ de Québec jeudi à 13h en autobus, départ de l’avion de Dorval à 20h en soirée, arrivée à Casablanca sept heures plus tard, quatre heures d’attente à l’aéroport (en transit) puis un autre cinq heures de vol entre Casa et Le Caire. Ouf… nous avons dormi comme on a pu dans l’avion, avec un décalage horaire de 6 heures (4 heures pour le Maroc et deux heures de plus pour l’Egypte.
A notre arrivée au Caire vendredi, nous avons couché à l’Iberotel, près de l’aéroport du Caire. Nous avons pris un petit vol intérieur samedi matin du Caire à Louxor. Un beau petit vol agréable, à peine 55 minutes, à survoler le désert puis à longer le Nil. Très beaux paysages. C’est assez surprenant de voir les bandes de végétation qui sont assez étroites de chaque côté du Nil. Le désert commence très rapidement, à l’infini. On comprend bien pourquoi l’agriculture est vraiment dépendante des crues du Nil.
Il paraît qu’il y a une vague de chaleur intense en Egypte ces jours-ci, mais ça devait être plus « froid » à partir d’aujourd’hui : il a quand même fait 42 degrés Celsius. Mais heureusement, c’est assez sec.
Hier, nous avons visité le temple de Louxor. Heureusement, on y est allé en fin de journée, c’est un peu plus supportable. C’est vraiment impressionnant de voir toutes ces immenses colonnes de grès qui sont encore debout après des milliers d’années (plus de 4000 ans). Les hiéroglyphes (comment ça s’écrit, donc, ce mot-là??) sont encore très visibles, le guide nous a expliqué plusieurs significations de ces signes bizarres. Ce qui m’étonne le plus, c’est de voir que la plupart des couleurs sont encore intactes, malgré ces milliers d’années. Ils ne font que nettoyer pour enlever les saletés, ils ne restaurent pas. Les teintures étaient à base de produits naturels et donc très résistants.
Il paraît que l’Égypte compte 2/3 des antiquités du monde et que 1/6 se trouvent ici à Louxor. C’est vraiment une ville très significative.
Aujourd’hui, départ de l’hôtel à 7h pour débuter tôt les visites. On a compris pourquoi, avec la chaleur qu’il faisait, rendu à 11h… Nous sommes d’abord allés visiter la Vallée des Rois qui regroupe 63 tombes. C’était un peu particulier, même irréel, de se retrouver à 8h le matin devant cet immense site historique, à écouter notre guide nous parler de l’au-delà, des croyances égyptiennes, de l’architecture des tombeaux, des chambres funéraires, etc. Nous avons marché beaucoup sur le site, immense, et nous avons visité trois tombeaux, dont celui du pharaon Napoléon, le plus grand guerrier de l’Egypte (à ne pas confondre avec le petit Napoléon Bonaparte), et celui de Ramsès IV. On n'a malheureusement aucune photo, ce n'est pas permis sur le site.
Lorsqu’un roi décédait, on momifiait les 23 organes du corps humains car on croyait qu’il continuerait à vivre. Aussi, on plaçait dans son tombeau des mobiliers, ses vêtements, bijoux et ce dont il pourrait avoir besoin dans l’au-delà. On plaçait aussi de nombreuses statuettes qui représentaient les ouvriers dont il aurait besoin. On pouvait aussi les représenter par des dessins sur les murs, de même que la nourriture. On voit par exemple beaucoup de poissons dessinés.
On a appris que la nécropole se trouve à l’ouest du Nil et la ville se trouve à l’est : le soleil se couche à l’ouest et les anciens y plaçaient les morts en se disant qu’ils continueraient à vivre dans l’au-delà. Du côté du soleil, c’est la vie.
On a ensuite visité le temple de la reine Hatshepsut (à prononcer un peu comme Hot chicken soup...), qui date de 1400 av. J-C. Elle a été reine pendant 22 ans, mais puisqu’elle était une femme et qu’elle ne pouvait porter le titre de roi, elle s’habillait en homme et avait la peau bronzée. Contrairement à d’autres rois avant et après elle, elle n’a pas fait de guerre, mais elle a fait des expéditions commerciales. Ses successeurs n’approuvaient pas son règne, ils ont donc fait en sorte de détruire ce qui représentait sa mémoire, notamment son temple. Celui-ci a été reconstruit il y a à peine 45 ans par les Polonais. Il est vraiment impressionnant, avec ses trois paliers. C’est d’ailleurs le seul temple à trois terrasses en Egypte.
On a fini notre visite par un arrêt-photos devant les colosses de Memnon : des statues de Aménophis III qui mesurent 19,5 mètres de haut (l’équivalent d’un édifice de 6 étages). Ils date aussi de 1400 av. J-C et la pierre utilisée (un seul bloc!) provient de la mer Rouge, à 300 km de là.
Le reste de la journée s’est déroulé dans la piscine (ou à l’ombre!) sur le bateau.
En passant, notre guide est absolument incroyable, une véritable encyclopédie vivante. Les gens sont épatés par tout son savoir, son sens de l’humour, sa personnalité et sa capacité de vulgarisation. Et sa disponibilité, sa générosité de temps, bref, il est « parfait ». Il a 35 ans et beau bonhomme… Avis aux intéressées qui voudraient venir vivre en Egypte : il est célibataire…

samedi, 16 octobre, 19h30 (13h30 au Québec)

Nous sommes arrives en Egypte depuis hier, après 24 heures de trajet : départ de Québec jeudi à 13h en autobus, départ de l’avion de Dorval à 20h en soirée, arrivée à Casablanca sept heures plus tard, quatre heures d’attente à l’aéroport (en transit) puis un autre cinq heures de vol entre Casa et Le Caire. Ouf… nous avons dormi comme on a pu dans l’avion, avec un décalage horaire de 6 heures (4 heures pour le Maroc et deux heures de plus pour l’Egypte.
Hier soir, nous avons couché à l’Iberotel, près de l’aéroport du Caire. Nous avons pris un petit vol intérieur ce matin du Caire à Louxor. Un beau petit vol agréable, à peine 55 minutes, à survoler le désert puis à longer le Nil. Très beaux paysages. C’est assez surprenant de voir les bandes de végétation qui ne sont vraiment pas très large de chaque côté du Nil. Le désert commence très rapidement, à l’infini.
Il paraît qu’il y a une vague de chaleur intense en Egypte ces jours-ci, mais que ça devrait être plus « froid » à partir de demain. Hier, il a fait 42 degrés Celsius… à l’ombre!
Nous arrivons tout juste de la visite du temple de Louxor. Heureusement, on y est allé en fin de journée, c’est un peu plus supportable. C’est vraiment impressionnant de voir toutes ces immenses colonnes de grès qui sont encore debout après des milliers d’années (plus de 4000 ans). Les hiéroglyphes (comment ça s’écrit, donc, ce mot-là??) sont encore très visibles, le guide nous a expliqué plusieurs interprétations, et ce qui m’étonne le plus, c,est de voir que toutes les couleurs sont encore intactes, malgré le temps. Ils ne font que nettoyer pour enlever les saletés, ils ne restaurent pas. Les teintures étaient à base de produits naturels et donc très résistants.
Je n’écrirai pas davantage ce soir, on soupe dans 10 minutes. La nourriture est très bonne jusqu’à maintenant.
Je n’écrirai pas à tous les jours car la connexion Internet est très chère sur le bateau. On s’est entendu avec le guide qui va nous prêter sa connexion Internet.
A bientôt!