Ce matin, on avait réservé une belle surprise pour les gens du groupe : du beurre d’arachide Kraft pour tout le monde au déjeuner! Oh, que les Québécois étaient contents de retrouver les deux petits nounours familiers… Même si la nourriture est bien bonne sur le bateau, ça fait du bien au moral, après une semaine loin de chez soi, de retrouver un aliment familier. C’était le cas ce matin.
Encore un départ tôt, à 7h, pour aller visiter les temples de Karnak. Il faisait presque frais ce matin lorsqu’on est sorti du bateau. Ce n’était plus le cas à 10h quand on est repartis.
On parle DES temples de Karnak car il y en a 5 sur le même site. C’est vraiment immense, une superficie de 30 hectares entourée par une seule et même muraille. De tous les temples que nous avons vus jusqu’à maintenant, ce sont les plus grands, les plus étendus.
Le mot « karnak » signifie « ville fortifiée » en arabe. La construction s’est échelonnée sur 2000 ans sans arrêt et lorsque les traces de ces temples ont été découvertes, les gens ont cru qu’il s’agissait d’une ville. A elle seule, la piscine laisse croire qu’il y avait plusieurs personnes puisque ces étendues d’eau servaient habituellement à la purification des prêtres. Elle est tellement grande (120 mètres par 80 mètres et 3 mètres de profondeur) qu’elle peut laisser croire qu’il y avait au moins 3000 prêtres, peut-être même jusqu’à 20 000 selon certaines études. À titre de comparaison, une piscine "olympique" mesure 25 mètres par 50 mètres...
C’est dans ces temples qu’on a pu voir des rampes extérieures qui nous aident à comprendre un peu comment ces édifices pouvaient être construits à cette époque; les rampes datent du 4e siècle av. J-C (donc 2400 ans). On voit que les gens apportaient du gravier et de la pierre contre les murs et pouvaient ainsi emmener les autres pierres à la hauteur du mur, et ainsi de suite.
L’un des temples compte 134 colonnes qui forment un genre de basilique. La majorité ont 19 mètres de haut, mais certaines ont jusqu’à 23 mètres et forment la nef centrale. C’est vraiment surprenant de voir encore toutes les couleurs originales (elles n’ont jamais été retouchées) qui ornent les plafonds et le haut de ces colonnes. Évidemment, on voit aussi des hiéroglyphes un peu partout. C’est d’ailleurs grâce à tous ces signes encore très bien visibles que les égyptologues peuvent aujourd’hui comprendre un peu mieux comment s’est déroulée l’histoire au fil des siècles.
C’est bien dommage car à cause de la nappe phréatique qui menace de plus en plus le sol, on prévoit que d’ici une cinquantaine d’années (c’est vraiment bientôt!), ces temples risquent d’être détruits par l’eau et de disparaître.
Une certaine section du site est appelée « jardin zoologique » car on peut voir plein d’animaux et de plantes dessinés sur les murs. C’est le roi Napoléon (Thotmosis III), le super guerrier dont on avait visité le tombeau plus tôt cette semaine, qui a fait construire ces murs, en souvenir des animaux et des plantes qu’il avait vus au cours de ses nombreux voyages. On a même reconnu un chevreuil!!
Juste avant de sortir du site, on a eu le bonheur de pouvoir se garantir de nombreuses années de bonheur et de chance : il y a un gros monument représentant le scarabée et il paraît que ça porte bonheur de faire 7 fois le tour de ce monument, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre… Le scarabée représente l’existence (la vie) et le soleil : il possède les deux sexes et il représente le disque solaire.
Après cette super visite, nous avons repris le bus pour nous rendre dans une fabrique de papyrus. Cette plante ne poussait plus en Égypte depuis les années 1100, mais la tradition orale est demeurée. En 1956, un médecin égyptien qui s’était rendu en Chine à un colloque sur le papier a entendu parler de cet art pourtant égyptien. Il a consacré dix années à l’étude de la fabrication de ce papier et il a « réinventé » une technique pour fabriquer un papier semblable, avec les moyens de l’époque. Une employée de la fabrique nous a fait une démonstration pour nous expliquer brièvement la fabrication. On épluche la tige de la plante et on la coupe ensuite en minces tranches, sur la longueur. Ces tranches sont ensuite écrasées au pilon puis aplaties au rouleau à pâte. On place ensuite les bandes l’une à côté de l’autre, puis on en met d’autres en sens inverse, mais on ne les entrecroise pas. On mouille tout ça et on laisse ensuite sécher sous presse pendant quelques jours. Ça donne un papier qui a un peu l’aspect du rotin (beige pâle), mais qui est incassable et indéchirable. Si on veut qu’il devienne plus brun, on le laisse sécher au soleil. Ça, c’est la technique pour le papyrus original. Les « copies » se font également avec des feuilles de bananiers ou de canne à sucre.
Aujourd’hui, il y a un endroit dans les environ de Guizèh où on cultive une trentaine d’hectares de cette plante pour la fabrication du papyrus. Depuis le début des années 1990, l’Egypte compte environ 200 fabriques.
Le papyrus est ensuite envoyé dans des écoles de peintres qui y dessinent différentes illustrations représentant des scènes et des personnages anciens.
Évidemment, partout où on a ce type de démonstration pour la fabrication de quelque chose, on a ensuite la possibilité d’en acheter. On en a acheté un qui représente Tutankhamon.
Par la suite, le groupe s’est séparé; une partie retournait sur le bateau en autobus et l’autre partie partait en calèche, c’était une excursion optionnelle. On était seulement deux par calèche. Pour 20$, on a eu une ballade d’environ une heure et quart dans les quartiers de Louxor. On est d’abord passé devant l’allée des sphinx qu’on avait vue le soir en début de semaine. On a aussi emprunté des petites ruelles étroites dans un quartier très pauvre de la ville. On a ensuite traversé des champs de maïs et de canne à sucre, et pourtant, on n’était encore dans la ville. Puis on est passé dans les souks locaux, non touristiques, là où les résidents font leurs achats. C’était dépaysant de voir cela. De chaque côté de la ruelle piétonnière, des boutiques de vêtements, de couvre-lits, de souliers, mais aussi des cages avec des poules vivantes, d’autres avec des petits poussins, des kiosques où des pièces de viande étaient suspendues, des tables avec des saucisses, des étalages de poissons frais avec un vendeur derrière qui balance un bout de carton en guise d’éventail pour éloigner les mouches… C’était vraiment super de faire cette promenade en calèche car on était dehors, on entendait les sons, on pouvait humer (humm…) les odeurs, plusieurs enfants nous envoyaient la main et nous faisaient des beaux sourires. En fait, on a tous été surpris par l’attitude des gens, ils étaient sympathiques. Et puisque c’était pratiquement l’heure du dîner, on avait aussi droit aux prières musulmanes qui étaient diffusées dans les hauts-parleurs des mosquées environnantes. Vraiment dépaysant!
La ballade s’est poursuivie dans d’autres quartiers de la ville un peu moins pauvres, on pouvait voir la différence, en un seul coin de rue. Tout à coup, les immeubles étaient plus beaux, les balcons peints, les murs en couleurs et les portes décorées. Bref, cette ballade a été très intéressante car elle nous a permis de voir différents styles de vie et de voir de très près la vie des Égyptiens.
Retour sur le bateau pour le dîner et visite d’une bijouterie en après-midi. Beaux achats de bijoux en or et en argent à faire à cet endroit.
Ce soir, c’est notre dernier souper sur le bateau. On fait les valises car nous partons en bus demain pour trois jours de plage à Hurgada. Ouf… repos des visites culturelles pour quelques jours.