vendredi 19 novembre 2010

Samedi 30 octobre, Casablanca (Maroc)

Nous avons passé la nuit à l’hôtel Zénith; nuit assez courte : on s’était couché vers 2h après avoir distribué toutes les chambres, et le départ était fixé à 8h ce matin. L’autobus et notre nouveau guide sont venus nous chercher vers 8h15, départ pour le tour de ville de Casablanca.

Casablanca est l’une des villes les plus peuplées de l’Afrique avec 5 millions d’habitants. C’est en quelque sorte la capitale économique du Maroc, c’est une ville industrielle très cosmopolite, elle regroupe plusieurs ethnies. C’est aussi un grand port, le deuxième port en importance du contient africain. La langue commune est l’arabe, mais le français est la première langue étrangère parlée, la seconde étant l’espagnole. Casablanca reçoit 10 millions de touristes par année. Lorsqu’on est sur le bord de la mer (Atlantique) à Casablanca, « environ 5000 kilomètres nous séparent du pays de Barack Obama », nous a dit le guide.

On a visité la Mosquée Hassan II, elle a été construite entre 1987 et 1993. Enfin, quelque chose de récent!! Elle est d’allure assez moderne, elle est construite au tiers sur la terre ferme et aux deux-tiers au-dessus de l’eau, c’est spécial. Elle peut recevoir 25 000 personnes à l’intérieur et 75 000 à l’extérieur. Ça fait du monde, ça, le front par terre et le cul en l’air! Son minaret a 200 mètres de hauteur et il y a un rayon laser orienté vers La Mecque. En Égypte, les minarets des mosquées sont de forme octogonale tandis qu’au Maroc, ils sont carrés.

Le Maroc compte 33 millions d’habitants, (la moitié de l’Égypte) et 98% d’entre eux sont musulmans. Le pays est une monarchie, il est dirigé par un roi. Il n’y a pas de pétrole, c’est l’industrie du phosphate qui constitue la première richesse du pays. C’est le plus important exportateur mondial de phosphate, il possède la plus grande réserve, il paraît qu’ils en ont pour 1400 ans!

Durant notre tour de ville, on s’est arrêté à un endroit où il y a un très grand nombre de pigeons et toujours des gens qui les nourrissent. On y a fait un arrêt et c’est vraiment une sensation spéciale que de se voir entourée de pigeons. Heureusement, ils ont été gentils et ne m’ont pas laissé de carte de visite. C’est étrange, d’ailleurs, avec tout le temps qu’on a passé là…

On s’est aussi arrêté à un restaurant sur « la corniche », c’est comme cela qu’on désigne le grand boulevard qui longe la mer dans ces villes. On a pu prendre un « vrai » thé marocain, un thé à la menthe, versé dans la plus pure tradition. Un peu sucré, mais pas autant qu’en Tunisie et surtout pas aussi épais, pas aussi sirupeux. Assez bon finalement!

Vers 11h, on a repris le chemin de l’aéroport. Avoir su qu’il n’y avait pas de circulation ni de foule à cet aéroport, on aurait pu passer un peu plus de temps en ville. Mais le guide nous disait qu’il ne savait pas s’il y aurait du trafic pour se rendre à l’aéroport (pourtant ça a l’air bien tranquille, le samedi matin à Casablanca). À la blague, il nous a proposé de rester là jusqu’à 13h, mais il avait aussi proposé qu’on parte faire le tour du Maroc pour les deux prochaines semaines… En fait, il n’était pas très sérieux, ce guide-là. Mais ce fut quand même un beau tour de ville, relaxant.

Arrivée à l’aéroport un peu surprenante, déconcertante. Le guide a fait arrêter l’autobus devant un petit bâtiment portant l’inscription « salle d’attente », mais ça avait plutôt l’air d’un hangar. Il y avait même une cabine téléphonique mobile, comme un trailer. Vraiment, on voit de tout en voyage! On est descendu là, mais on s’est rendu compte par la suite que le véritable Terminal 3 était plutôt derrière (un petit bout à marcher avec toutes nos valises). Et que l’autobus aurait très bien pu s’y rendre et nous débarquer juste devant. Décidément, drôle de guide, c’est à se demander s’il connaissait la ville?

Une fois entrés à l’intérieur du terminal, déception : c’est assez petit, pas achalandé du tout et surtout, pas de resto. En fait, juste un petit comptoir avec des sandwichs enveloppés et quelques liqueurs. Et dire qu’on avait trois heures à passer là! On a passé la sécurité en espérant qu’il y aurait autre chose de plus intéressant de l’autre côté, mais on a retrouvé le même genre de resto, avec 2-3 sandwichs déjà préparés; bref, pas en quantité suffisante pour tout le monde. Tant pis! Chacun a patienté tant bien que mal, on avait tous hâte d’être de retour au Québec.

Dans l’avion, vraiment pas fort Royal Air Maroc, on a encore des sièges séparés, et nos sièges à nous sont défectueux, les dossiers ne s’inclinaient pas. On a donc fait 7 heures de vol en étant assis bien droits. Et quand j’ai voulu prendre des photos des sièges en mauvais état, j’ai eu d’abord des reproches de l’agent de bord, puis j’ai eu droit à la visite du chef de cabine en personne pour me dire que je n’avais pas le droit de prendre des photos « des pièces de l’appareil »!!! Ouf… on s’est rendus au Québec quand même!

À notre arrivée à Dorval (avec presque deux heures de retard), la dure réalité du Québec qui nous attendait : de la neige… Welcome home!

29 octobre - info générale sur l'Égypte

Voici, en vrac, plein d’informations sur l’Égypte que le guide nous a données tout au long du voyage. Lorsqu’on avait des trajets assez longs à faire en bus, il prenait le micro et nous jasait ça sur différents sujets de la vie quotidienne. C’était très intéressant, très bien vulgarisé. C’est assez impressionnant de constater tout ce qu’il connaît sur son pays, l’histoire, la politique, l’économie, etc.

Le salaire moyen en Égypte est d’environ 1300 LE (livres égyptiennes) par mois, ce qui représente environ 240 $ canadiens (par MOIS!!!). C’est le salaire d’un fonctionnaire du gouvernement, par exemple. Mais puisque les fonctionnaires, et plusieurs autres personnes, ne travaillent que de 8h à 13h ou 14h, ils ont du temps pour occuper un deuxième emploi.

Mais comme Georges nous le répétait souvent lorsqu’il nous parlait d’argent, il ne faut pas vraiment comparer avec notre argent à nous, car les prix ne sont pas les mêmes. Il faut surtout considérer le « pouvoir d’achat » en fonction du salaire. Des études ont démontré qu’une famille de deux adultes et deux enfants a besoin de 1400 LE par mois au minimum pour vivre (logement, école, épicerie), et même là, ça ne couvre qu’un repas de poulet, de viande et de poisson par mois. Pour le reste, beaucoup de riz. Alors ce qui est décrété officiellement par le pays comme étant le salaire moyen est en fait très bas et pas très réaliste.

C’est pour cela que le travail de fonctionnaire n’est pas attrayant et qu’il ne représente que 15 % de la main-d’œuvre active du pays, contrairement aux années 50 où il regroupait 85 % de la main-d’œuvre. Ce n’est plus un travail recherché, les gens préfère les entreprises privées « nationales » et « internationales » (Coke, Heineken, banques, etc.). Pour les nationales, le salaire peut atteindre 4000 LE par mois après quelques années. Mais pour les compagnies internationales, le salaire est d’environ 20 000 LE. De plus, les postes de directeurs dans ces entreprises donnent aussi droit à une voiture, un portable, des assurances et plusieurs autres bénéfices.

Le travail manuel  (électricien, mécanicien, menuisier) est également bien rémunéré car en plus du taux horaire, il y a des pourboires. Mais plusieurs de ces personnes sont analphabètes.

Les paysans aussi sont assez riches, mais plusieurs sont également analphabètes. Environ 85% des paysans sont propriétaires de leur terrain. Même si ce sont des gens assez à l’aise, ça ne paraît pas vraiment car leur priorité n’est pas d’avoir des vêtements à la mode ou des écrans plasma : c’est d’augmenter la culture des champs et d’acheter d’autres animaux.

Le taux de natalité en Égypte est de 3,2 enfants par femme. En ville, le taux baisse à moins de deux enfants, mais en campagne, le taux peut facilement atteindre 6 ou 7 enfants par femme. Ainsi, l’Égypte compte 1,2 million de naissances par année, ce qui fait accroître la population considérablement.

Les revenus de l’Égypte reposent beaucoup sur le tourisme. En 2009, 12,5 millions de touristes ont visité l’Égypte, un touriste étant défini comme « quelqu’un qui vient de l’étranger, qui a un visa, qui passe au moins deux nuits mais qui demeure moins de 365 jours dans l’année et qui ne travaille pas en Égypte ». La moitié sont des touristes de loisirs et environ le quart sont des touristes culturels ou d’affaires. Ils génèrent des retombées économiques de 10,5 milliards de dollars US et deux millions d’emplois directs, soit 11 % du produit national.

Les taxes et les impôts rapportent 20 millions $US par année. Les taux d’imposition sont de 10% pour les salaires de 20 000 LE et moins, de 15% jusqu’à 40 000 LE et de 20 % pour les salaires de 40 000 LE et plus. Aussi simple que ça!

L’Égypte est l’un des plus grands exportateurs de pétrole et de gaz naturel au monde avec une production de 80 millions de tonnes par année. Les deux-tiers de la production sont utilisés dans le pays et le tiers est exporté, notamment vers l’Europe. L’industrie emploie 64 000 personnes.

L’Égypte est réputée pour l’excellente qualité de ses cotons et la culture du coton génère des profits de 200 millions de dollars par année. On dit qu’elle pourrait atteindre 10 milliards si la technologie de production était meilleure. D’ailleurs, parlant de technologie, une chose nous a marqués tout au long du voyage, c’est de voir les équipements et les installations de construction qui ne sont vraiment pas évoluées. Même si le pays compte un très grand nombre de cimenteries et que toutes les constructions sont en ciment, les outils et les équipements ont tous l’air vieux. Juste un exemple : les échafaudages qu’on voit sur les immeubles en construction sont faits en 2x4 et n’ont pas l’air très solides. En tout cas, la CSST aurait de l’ouvrage dans ces coins-là!!

Le taux de chômage en Égypte est de 9 %, mais il atteint 24% chez les femmes qui représentent 30% de la main-d’œuvre. Elles ont le droit de vote depuis 1956. Elles occupent 41% des emplois en éducation et 20% des emplois diplomatiques, à salaire égal avec les hommes.

L’espérance de vie en 2006 était de 69 ans pour les hommes et 72 ans pour les femmes; ellel était de 52 ans pour les hommes et 54 pour les femmes en 1982 et sera de 78 ans pour les hommes et 81 ans pour les femmes en 2020.

La population de la ville du Caire (capitale du pays) est de 7,5 millions d’habitants et celle de Guizèh (où sont les pyramides) de 6 millions. Mais étant donné que cette dernière est comme le prolongement du Caire, ça fait un bassin de plus de 13 millions pour la capitale. La ville d’Assouan compte 1,2 million et celle d’Alexandrie 6 millions d’habitants.

En conclusion, avec sa population de 89 millions d’habitants, l’Égypte possède des « cerveaux », des grands moyens, le Nil (le 2e plus long fleuve au monde), une mer souterraine, des plages, du soleil, du vent, du gaz, du pétrole et le canal de Suez (164 km de long, au coût de 4,7 milliards $US), mais elle manque d’organisation. Bref, avec tous ses avantages, elle pourrait être beaucoup plus riche.

Vendredi 29 octobre, 19h30, heure du Caire

Lever à 5h30 ce matin. La nuit a été courte car hier soir, on devait s’assurer que nos bagages à main seraient ok pour passer les douanes à l’aéroport. On les enregistre au Caire et on ne les récupère pas à Casablanca, on doit donc garder le nécessaire dans nos bagages à main. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est fortement recommandé pour accélérer les choses à Casa puisqu’on n’y sera pas très longtemps, qu’on arrive tard le soir et qu’on repart tôt le matin.

On vient d’embarquer dans l’avion pour le vol Le Caire-Casablanca, le décollage est (était…) prévu pour 19h15. On reverra nos valises  (on l’espère…) seulement à Montréal demain soir.

Demain matin, on fait simplement un tour de ville en avant-midi, de 8h à 11h, et l’autobus nous laisse à l’aéroport. On part à 14h15 pour Montréal.

Ce matin, on a visité deux mosquées au Caire, dont l’une qui avait un lustre au plafond qui pèse 2 tonnes. Ça en fait de la petite lumière! On est ensuite allé au Musée du Caire, on y a passé trois heures. On a notamment pu voir les sarcophages de Tutankhamon, c’est vraiment impressionnant de penser que ça date de plus de 3000 ans et que c’est toujours aussi bien conservé. Et qu’il y a déjà eu un homme enveloppé là-dedans!!!

On a dîné dans un resto au Caire, un buffet. On a ensuite eu droit à une immersion totale dans le trafic du Caire, c’est vraiment quelque chose! Et ce n’était rien car les vendredis sont des journées de congé, alors il n’y avait pas d’heure de pointe, il paraît que ç’aurait été encore pire.

Georges nous disait qu’en fonction des autos, il faudrait sept fois plus de routes au Caire pour répondre aux besoins de la population. Il y a bien un métro, mais il ne compte que trois lignes pour une si grosse ville. Et encore là, elles ne couvrent que le centre-ville, elles ne mènent pas à l’aéroport ni aux pyramides, par exemples, deux destinations très fréquentées.

C’est tout simplement ahurissant de voir les piétons zigzaguer entre les véhicules qui roulent. Il n’y a presque pas de feux de circulation et c’est au plus fort la route. Et quand il y en a, les autos n’arrêtent pas s’il n’y a pas d’auto dans le sens inverse ou de policier. C’est tellement l’anarchie dans cette ville-là!  Nous, on était dans un gros autobus, alors pas de problème. Mais on avait souvent peur pour les rétroviseurs des voitures. D’ailleurs, la plupart des voitures sont égratignées, bossées, dépeinturées… A un certain moment, on a même pris un rond point à l’envers : comme il n’y avait pas d’auto qui arrivait de la gauche, l’autobus a pris le rond point à gauche plutôt qu’à droite. Incroyable!

Après le dîner (de 14h à 15h, assez tard), on a eu environ 45 minutes pour aller se promener dans les souks du Caire. Ça aussi, c’est une expérience. Il y a du monde de chaque côté dans les boutiques et les vendeurs sont assez tannants (mais c’est rien à côté des vendeurs « harcelants » de la Tunisie). Le pire, c’est l’odeur des nombreux kiosques d’épices. Au début, je trouvais que ça sentait bon, mais après 10-15 minutes, j’ai commencé à trouver ça un peu dérangeant, le nez me picotait… Si bien qu’on était bien content de retrouver le bus et de partir vers l’aéroport.

Voilà, nous quittons l’Égypte, la tête pleine d’images, toutes plus étourdissantes les unes que les autres.